Poutine voulait que Kiev soit prise en quelques jours. Le 24 février 2022, la Russie envahit massivement l’Ukraine et lance une partie de ses forces à l’assaut de la capitale ukrainienne. Sur leur chemin, se trouve la ville stratégique d’Irpin. Son pont est le seul à pouvoir supporter le poids des blindés russes qui se dirigent vers Kiev. Les forces armées ukrainiennes sabotent le pont et se retranchent dans la ville.
Photos d’Irpin, mars 2022. ©Juan Carlos
Au premier jour de l’invasion, l’armée russe lance trois offensives sur le territoire ukrainien : l’offensive du Sud, depuis la Crimée, l’offensive de l’Est depuis le Donbass, et l’offensive de Kiev, depuis la Biélorussie. L’aéroport de Hostomel est l’une des premières cibles de cette dernière. Après une difficile prise de contrôle de l’aéroport détruit, l’armée russe progresse en direction de la capitale qu’elle entend encercler. Elle se confronte à une résistance décisive de la ville d’Irpin, dans la proche banlieue de la capitale. Située à une vingtaine de kilomètres de Kiev, la commune comptait avant la guerre environ 60 000 habitants.
Le 27 février, le début de la bataille est annoncé par les autorités ukrainiennes. Au Nord, la ville de Boutcha vient de céder une brèche aux forces russes. Les forces armées russes bombardent intensément la ville d’Irpin et les infrastructures civiles. À partir du 4 mars, les habitants sont privés, d’eau, de chauffage et de ravitaillement en nourriture. L’objectif du Kremlin est d’assiéger la ville.
Les bombardements provoquent la fuite des habitants en direction de Kiev. Le pont détruit, ils sont contraints d’emprunter une passerelle faite de planches de bois pour traverser la rivière. Environ 10 000 personnes de tous âges quittent la ville à pied sous les bombardements. Le 6 mars, l’armée russe bombarde le point de passage à travers la rivière. L’administration municipale recense 8 morts, dont deux enfants.
Après un mois de combat, les autorités ukrainiennes annoncent la libération d’Irpin le 28 mars 2022. Les troupes russes se retirent pour se redéployer dans le Donbass, à l’Est du pays. Le maire de la ville, Oleksandr Markouchyn, annonce que 200 à 300 civils auraient été tués pendant les combats. La ville est détruite de 50 à 70% par les bombardements.
Irpin, le dernier verrou avant Kiev, n’a pas cédé. Cette bataille devient rapidement l’un des symboles de la résistance ukrainienne. Une résistance qui a duré un mois, et mis en échec la guerre éclair de Poutine.