Do not cry, this is our land

Soudan: la résistance
des Fours dans Jebel Marra

Le Jebel Marra est une forteresse imprenable. On y accède par des chemins escarpés et rocailleux où l’âne se meut plus rapidement qu’une voiture. Passés les premiers ravins où coulent des rivières gorgées d’eau à l’automne, s’étendent de hauts plateaux verdoyants parsemés d’orangers, de pommiers et de citronniers entourés de forêts de pins. Des heures de marche séparent les quelques villages aux toits de paille accrochés à la roche volcanique qui recouvre les plus hauts sommets du Soudan, culminant à plus de 3 000 mètres.   

Loin d’être un paradis, ces montagnes et leur terre noire portent encore les stigmates de la guerre, des bombardements à l’Antonov, de maisons éventrées, de grottes creusées à flanc de colline pour abriter des civils fuyant les combats. En état de siège depuis 2003, ce massif dressé en plein cœur du Darfour, son épine dorsale, est un îlot de résistance sous le contrôle de l’Armée de libération du Soudan, l’une des dernières rébellions armées du pays, jamais délogée par le pouvoir central.

Tout commence par la terre. Une région à l’ouest du Soudan, aussi étendue que la France, bordée par la Libye, le Tchad, la Centrafrique et le Soudan du Sud. Le « Dar Four », la « terre » ou le « pays » des Four fut à partir du XVIIème siècle un sultanat prospère où cohabitaient différentes communautés Four, Masalit, Zaghawa, Berti, Tundjur et autres ainsi que plusieurs tribus de nomades arabes majoritairement Riziegat.

Au début des années 1980, des sécheresses successives ont poussé les populations nomades, principalement arabes, à convoiter les terres de paysans sédentaires. Traditionnellement résolues selon le droit coutumier sous un « rakuba », un préau de paille, les disputes territoriales, le passage des troupeaux, le vol de bétail, l’accès aux points d’eau, se sont envenimées.

Arrivé au pouvoir à Khartoum par la force en 1989, le régime d’Omar al-Bachir (lui-même issu d’une tribu arabe peuplant les rives du Nil) a attisé et instrumentalisé ces conflits fonciers, favorisant la constitution de milices issues des tribus arabes de l’ouest du Soudan. Face aux razzias de plus en plus effrénées de ces bandes armées et de peur d’être dépossédés de leurs territoires, les Four, les Zaghawa ou les Masalit ont constitué des groupes d’auto-défense. S’estimant marginalisés par le pouvoir central, plusieurs mouvements rebelles se sont structurés, dont l’Armée de libération du Soudan dirigée par Abdelwahid Mohammed Nour.

Lorsqu’en février 2003, les mouvements rebelles prennent le contrôle de plusieurs villes du Darfour, Omar al-Bachir déclenche une opération de répression et de nettoyage ethnique contre les insurgés. Servant d’appui au sol aux bombardements aériens de l’armée régulière, ses supplétifs arabes, milices surnommées Janjawids (« diables à cheval »), s’adonnent à des crimes de guerre, pillages, incendies de villages et viols de masse contre les populations locales.

Vingt ans après l’embrasement du conflit, le Darfour n’a pas retrouvé la paix. Toutes les tentatives d’y faire taire les armes ont échoué à résoudre les conflits fonciers, à permettre le retour de près de 3 millions de déplacés sur leurs terres et à rendre justice aux plus de 300 000 morts.

En avril 2019, la chute d’Omar al-Bachir, poursuivi pour génocide et crime contre l’humanité par la Cour Pénale Internationale, avait suscité une lueur d’espoir pour les populations du Darfour. Une page semblait se tourner. Les casques bleus déployés par les Nations Unies se sont retirés. Des accords de paix ont été signés à Juba en octobre 2020 entre les autorités de la capitale et plusieurs mouvements rebelles.

Pourtant, la région est toujours le théâtre d’affrontements sanglants. Le coup d’État, en octobre 2021, de militaires proches du régime d’al-Bachir, n’a rien arrangé. La question de la terre, sa répartition et ses richesses convoitées, n’a toujours pas été résolue. Le droit au retour des déplacés n’est resté qu’une promesse de papier.

Dans le Jebel Marra, survit pourtant un esprit de résistance tenace. Les milliers de civils ayant trouvé refuge dans ces collines dépourvues d’infrastructures sont souvent pris entre deux feux, parfois dans des querelles intestines entre dissidences du Mouvement censé les protéger. Faute d’alternative, des frères, des mères, des cousins ou des oncles dont les familles ont été massacrées dans les combats, des gamins parfois, dont les armes en bandoulières pèsent deux fois leur poids, continuent de s’enrôler dans la rébellion.
Isolés du reste du pays, protégés par une citadelle de roche, ces milliers d’insurgés condamnent la junte militaire qui a pris les rênes du pays. Ils revendiquent l’égalité de tous les citoyens soudanais, quel que soit leur religion, leur couleur de peau ou leur appartenance ethnique. La terre qu’ils défendent et qui résiste au joug du pouvoir central est motif de fierté. « Cette terre, on l’a dans la peau. Elle est notre couleur et notre sang »

Notre projet journalistique

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En décembre 2021, Abdulmonam Eassa et Edouard Elias se sont rendus dans les montagnes du Jebel Marra, au Soudan, pour rencontrer les Four et autres Darfouriens réfugiés dans ces hauteurs après des années d’exactions commises dans la région par les milices Janjawids.

Auprès de civils, mais aussi de combattants de l’ALS-AW (Armée de Libération du Soudan dirigée par Abdelwahid Mohammed Nour) ils ont réalisé à la chambre (sur pellicule noir et blanc) des portraits et des paysages des lieux.

Ce travail à quatre mains a été réalisé par deux photographes mais un seul appareil, alliant plusieurs savoir-faire et savoir-être.

Abdulmonam Eassa

Photo portrait

Abdulmonam Eassa, photographe de 27 ans, s’est installé à Khartoum en décembre 2020 pour couvrir l’actualité soudanaise, marquée depuis octobre 2021 par un coup d’Etat militaire. Il parle l’arabe, sa langue natale, et a tissé au fil du temps un réseau d’amitiés et de contacts dans le pays, lui permettant de comprendre les événements au plus près. Accompagné par Eliott Brachet, journaliste indépendant, il a travaillé dans de nombreuses régions du Soudan.

Edouard Elias

Édouard Elias, quant à lui, est moins familier des lieux. Ce photographe de 31 ans a effectué plusieurs courts séjours au Soudan avant de débuter ce projet. Il a apporté son expertise technique de la photographie artisanale anténumérique (à la chambre 10x12cm), la gestion des chimiques, des produits de développement et des pellicules.

Deux visions, deux approches, ont donc été nécessaires pour faire aboutir ce projet.

De sa planification aux tirages finaux, en passant par chaque prise de vue, les deux photographes ont dû combiner leur sensibilité et leur regard.

Pour chaque image, les photographes ont demandé aux personnes rencontrées de poser devant un lieu familier pour capturer un instant de leur vie quotidienne. Après chaque prise de vue, une seconde photographie réalisée à l’appareil instantané Instax (polaroid) leur a été remise. Ensuite, toutes ces personnes photographiées dans le Jebel Marra ont eu l’occasion d’écrire, de façon manuscrite, ce qu’ils souhaitaient raconter de leur vie : de leur présent, mais aussi de leur passé après des années de guerre ou simplement de leurs espoirs et leur vision de l’avenir.

La plupart ont écrit en arabe, d’autres en dialecte Four et ceux qui ne savaient pas écrire ont pu dicter à un interprète ce qu’ils souhaitaient transmettre. Ces textes font partie intégrante de la photographie. Les mots viennent englober l’image. La parole de ces personnes n’a pas été coupée, elle est restituée dans son intégralité. Ce procédé a été imaginé pour leur donner une occasion de décrire par leurs propres yeux l’image qu’ils se font d’eux-mêmes. Car le rôle du photographe n’est pas seulement de figer une image, de la prendre à celui qui pose. L’idée était de redonner un rôle à ceux qui acceptent de passer derrière l’objectif. Dès lors, ils ne sont plus seulement sujets mais aussi acteurs de leur propre photographie.

Ensuite, les photos étaient développées sur place, le soir, à la lueur des étoiles. Puis, certains clichés ont été tirés à l’agrandisseur pour les offrir sur place aux personnes qui ont accueilli les deux journalistes et ont facilité leur travail.

Ce projet est le fruit d’une étroite collaboration entre les photographes et les photographiés.

Nom : Adam Adam Hassan Ahmed, né à Kidingir en 1985.

Je suis entré à l’école en 1992 et j’y suis resté jusqu’à la « 4ème année ». Ensuite, la guerre s’est déclenchée. J’ai alors rejoint les rebelles afin de me protéger et de protéger ma famille et la patrie. 

Depuis 2003 et jusqu’à ce jour, je suis soldat de l’Armée de Libération du Soudan. Actuellement, j’ai besoin de nourriture, de paix et de justice. En 2015, des avions de combat gouvernementaux ont attaqué les localités de Fiena, Qawia et Torra, en larguant deux bombes à 50 mètres à l’ouest de Torra, tuant une vache et deux ânes, et blessant au cou Adam Is-haq Ibrahim Yakad qui prenait son bain chez lui. 

À présent nous appelons les gens à venir dans la région, à enquêter et à voir la réalité qui résulte de la guerre.

Nom: La famille de Mohamad Adam, originaire de Kidingir, devant sa maison à Torra dans la localité de Fiena.

Nous avons été attaqués par le gouvernement soudanais à partir de 2003 jusqu’en 2019.

Chaque année, tous les trois mois, des attaques avaient lieu, entraînant la destruction des maisons et le pillage de tous les biens des familles. Nos conditions de vie, de santé et de logement sont difficiles.
En 2016, le gouvernement a attaqué le village de Torra.
Aujourd’hui, j’ai besoin de sécurité, de nourriture et de paix.

Enfin, nous remercions les personnes qui nous rendent visite, et qui transmettent les informations sur la guerre que nous avons subie.

Présentation complète:
Mohamad Hassan Ahmad (le père), Sana’a Ibrahim Hitheifa Adan (la mère), Moawya Mohamad Hassan (fils aîné), Moustapha Mohamad Hassan (1er fils cadet), Majdi Mohamad Hassan (2ème fils cadet), Manahel Mohamad Hassan (fils benjamin).

Les attaques de « Tabqa »

La première attaque a eu lieu le samedi 6/12/2003, par les milices gouvernementales « Janjawids » faisant 24 morts (4 femmes, 3 enfants et 17 hommes, dont des vieillards) et 52 blessés (hommes, femmes et enfants confondus). Les biens des habitants ont été pillés, le bétail volé et le village de « Tabqa » a été incendié en entier.

La deuxième attaque s’est produite le 18/12/2004, tuant 23 personnes (femmes, enfants, hommes et vieillards) et blessant 7 personnes. On dénombre également deux disparitions :
Adam Adam Ma’ad
Ahmad Ali Is-haq

Jusqu’à ce jour, nous subissons des incidents répétés : viols, passages à tabac et destruction des récoltes.

Note : Nous, en tant que peuple, habitants ou déplacés de « Tabqa », demandons au monde d’enquêter sur les milices « Janjawids » et sur ce qui se passe actuellement dans les camps de déplacés de « Mershing » et aux alentours.

La « Shartawiya » de Kidingir

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Au nom de Dieu le Clément et le Miséricordieux
Localité de l’Est du Jebel Marra, Darfour-Sud, Division administrative de Kidingir.
La « Shartawiya » de Kidingir est le plus ancien système de gestion locale du Darfour. Elle date de l’époque du Sultanat Darfour de la tribu Four, et est attachée à l’administration du « Maqdomi » à Nyala, capitale de l’État du Darfour-Sud.
Et voici la structure hiérarchique de l’administration locale de la Tribu Four, ayant pour tâche d’organiser les affaires sociales et de trancher lors des différends tant au sein du clan qu’à l’extérieur.
D’autre part, la structure sociale est représentée par la coopération et la complémentarité que mènent les autorités du Darfour. La Shartawiya du Kidingir fait partie de l’ancien système administratif qui remonte à plus de 400 ans, et son sultan était le sultan Ali Dinar, assassiné par les Britanniques en 1916.
L’administration du Kidingir était l’un des piliers du Sultanat du côté sud. Elle soutenait régulièrement le Sultanat avec des soldats, de l’argent et de la nourriture. À El-Fasher, la présidence de l’administration Shartawiya était occupée par le “Shertawi”, suivi hiérarchiquement par huit maires, eux même suivis de 200 Sheikhs qui administraient de près la terre et la communauté, surveillaient les limites géographiques et prévenaient des dangers éventuels.

Les places occupées par les dignitaires de ce système administratif se lèguent de père en fils, génération après génération. Le descendant choisi a pour devoir d’imiter le père par son comportement ; sa morale ; son courage ; sa générosité ; son dévouement dans l’accomplissement des services administratifs et le renforcement de la diplomatie populaire avec ses homologues des autres administrations.
L’héritier doit considérer que dans ce système, « al- Maqdomi », le Shertawi et les Maires sont des emblèmes de la Tribu et par conséquent leurs ordres doivent être obéis et appliqués au plus vite.
Le rôle des membres de cette administration locale est de coordonner les affaires entre le gouvernement et la société au niveau de la province, des conseils locaux et de la communauté, ainsi qu’au niveau de la gestion locale, selon leurs propres lois.
Cette administration a aussi pour tâche de coopérer étroitement avec le ministère des collectivités locales et les agents administratifs pour maintenir la sécurité, collecter les impôts, trancher sur les conflits et juger les crimes de meurtres et de vols, selon la juridiction d’un tribunal populaire présidée par le Shertawi ou le Maire.
Sa mission est de préserver la société, le territoire géographique, et de garder intacte la réputation de l’héritage ancestral.

Ahmad Haroun, alias « Haj Ta’am », responsable d’entrainement du centre "Martyr Haydar" - Mouvement de l’ALS – localité de « Tora-Tonga ».

Le Mouvement (la branche politique) et l’Armée de Libération du Soudan (la branche militaire). Commandement général de l’armée du Mouvement.

Je m’appelle Ahmad Haroun Abdul Rahman Hassan, né en 1982 dans le quartier des Mouhafizines à Zalingei (Darfour central). J’ai rejoint le Mouvement de l’ALS en 2004 en raison de la marginalisation de notre peuple au Soudan et plus particulièrement au Darfour.

Nous ne négocierons pas et ne ferons aucun compromis. Nous résisterons jusqu’à la victoire car ce gouvernement tue et massacre au Darfour, au Kordofan et dans tout le Soudan. Par conséquent, nous rejetons tous les accords fabriqués, les mensonges, les tricheries et les tromperies.

Ce que nous demandons tout d’abord : expulser tous les occupants des terres de nos ancêtres ; désarmer toutes les milices au Soudan et au Darfour ; juger les crimes individuels et collectifs ; reconstruire ce qui a été détruit par la guerre et parvenir à une vraie transition vers un pouvoir civil dans le pays.

Si tout cela se réalise au grand jour, nous pourrons alors discuter et négocier.

Enseignants

Nous, en tant qu’enseignants, saluons la visite de la délégation pour son inspection des conditions du corps enseignant et des étudiants. Nous saluons aussi la direction du Mouvement de l’ALS qui a permis à la délégation d’enquêter sur la réalité de la situation des enseignants et des citoyens de la localité de « Fiena », lourdement touchés par le fléau de la guerre ainsi que par la politique du gouvernement envers les citoyens.

Par conséquent, nous confirmons avoir toujours besoin des services de base nécessaires pour conduire le processus éducatif par les enseignants qui coopèrent depuis longtemps bien qu’ils n’aient toujours pas été affectés jusqu’à ce jour.

Nous manquons de moyens pédagogiques (livres, cahiers, craies, tableaux noirs, stylos). Nous avons besoin également d’un petit laboratoire de chimie, d’une pièce pour l’art plastique et d’un ordinateur, sachant que l’informatique est une matière enseignée à l’école. 

Présentation complète: Abdul Daem Ahmad Omar, Younes Abdulla Othman, Mohamad Adam Hosni, Al-Fadel Abdul Karim Abdulla, Moatassem Hassan Suleiman

Is-haq Fadel Ibrahim Bakr

Is-haq Fadel Ibrahim Bakr, de la république du Soudan – région du Darfour – né en 1975 à Kidingir, descendant de la tribu Four qui habite Jebel Marra, où la nature est montagneuse. Les habitants pratiquent l’agriculture traditionnelle, l’élevage de chèvres, de moutons, de bovins ainsi que de dromadaires, d’ânes et de chevaux qui servent de montures lors des voyages en montagne.

De manière générale, depuis l’indépendance du Soudan de la Grande-Bretagne en janvier 1956, la région du Darfour manque de services de base tels que l’éducation, la santé et la sécurité. La répartition équitable du pouvoir et des richesses y est absente.

Cette marginalisation a perduré jusqu’aux années quatre-vingt du siècle dernier. La région du Darfour comprend environ 540 tribus africaines, habitants originels du Soudan, ainsi que des tribus arabes, entrées au Soudan dans le but de commercer et de répandre l’Islam depuis la péninsule arabique et l’Egypte.

Tous les habitants vivaient en parfaite harmonie et pratiquaient des métiers dans l’agriculture, l’élevage, le commerce ou l’artisanat.

Dans la région, il existe deux religions, l’islam et le christianisme. La plupart des habitants sont musulmans, comme dans d’autres régions du Soudan. Mais depuis l’indépendance, la population de la région du Darfour souffre d’un manque de services. Elle n’est pas représentée par le pouvoir central à Khartoum. Tous les présidents du Soudan sont issus du Nord et des trois tribus arabes (Dangala, Ja’alin et Shaigiya).

L’idée dominante de cette classe dirigeante est que le Soudan est un État arabe sans tenir compte de la population africaine, majoritaire dans le pays et dont certains sont chrétiens. En second, cette classe dirigeante considère le Soudan comme un État islamique.

De ce fait, la guerre au Soudan du Sud a commencé en 1983, sur la base de l’élimination du Christianisme en tant que religion en faveur de l’Islam et celle des africains chrétiens en faveur des arabes. La guerre du Sud était donc regligieuse opposant l’Islam (du gouvernement) au Christianisme, mais également culturelle, opposant la culture arabe à la culture africaine. Cela a conduit à la sécession du Soudan du Sud de l’État du Soudan en 2011.

Le conflit du Darfour n’est donc pas naturel comme certains le disent, mais il est complètement artificiel, tramé par la classe dirigeante du nord.

Comment ?

En privant les habitants de la région du Darfour des postes clé de l’autorité centrale ou de l’autorité régionale, sachant que ces habitants sont normalement les plus enclins à accéder à la présidence de la région.

D’ailleurs, Ahmad Ibrahim Sobeih, originaire du Darfour, fut le premier gouverneur de cette région. Il avait de grandes ambitions pour le développement des services de base dans la région et ailleurs. Mais dès qu’il a mis en place son programme de développement dans la région, il s’est vu menacé de mort pour avoir construit la route reliant Nyala-Kas-Zalingei. Ce sont les principales villes des  « Darfuris ».

La population s’y rend pour accéder à la plupart des services publics ou des soins médicaux, car il n’y a pas d’hôpitaux et de personnel médical en dehors de ces grandes villes. Ils y vont aussi pour tout ce qui concerne le domaine de l’éducation, du commerce, de la juridiction et pour toute autre procédure.

Cette période s’est terminée par la fuite vers l’Allemagne du dirigeant de la région M. Ahmad Ibrahim Sobeih à l’époque du putsch militaire mené par le lieutenant-général Jaafar Muhammad al-Nimeiry, chef de la République du Soudan, qui avait renversé en mai 1969 le gouvernement militaire dirigé par le lieutenant-général Abboud.

 Par la suite, la marginalisation de la région du Darfour s’est poursuivie.

Alors, en 1994, Daoud Balat a lancé depuis la région du sud une révolution armée, mais elle a été réprimée en un clin d’œil par le gouvernement des islamistes et par le régime du Congrès national présidé par le dictateur militaire Omar Hassan Ahmed al-Bachir.

En 2002, face à la marginalisation continuelle de la région, aux discriminations persistantes entre les populations de la région à l’avantage des tribus arabes et au détriment des tribus africaines (Fours, Zaghawa,  Masalit et Dadjo),

face à l’armement des tribus arabes par le régime d’Omar al-Bachir contre les tribus africaines marginalisées et l’absence de réelle justice dans les institutions judiciaires entre ces deux catégories, le militant hors-paire Abdel Wahed Muhammad Ahmad al-Nour a décidé de mener avec force une révolution armée dans la région du Darfour contre le gouvenement du Congrès national et le régime du dictateur militaire Omar Hassan Ahmad al-Bachir dans le but de le renverser par tous les moyens possibles car ce dernier a opprimé le peuple depuis son coup d’État militaire en 1989 contre le gouvernement civil dirigé par al-Sadiq al-Mahdi.

La lutte continue jusqu’à présent.

Enfin, nous saluons et remercions les deux journalistes français Edouard Elias et Abdulmonam Eassa.

Ibrahim Mohamad Rahma Mohamad

Résidence : Marwa, au sud du Jebel Marra
Ayant été exposés à des pressions du gouvernement et des « Janjawids », nous avons fui vers les zones contrôlées par le Mouvement de l’ALS que j’ai rejoint à partir d’avril 2003.

Depuis mon adhésion au Mouvement, je suis devenu commandant du renseignement de la 3ème division d’infanterie. Le 16 janvier 2016, j’ai été capturé par le gouvernement soudanais et par les « Janjawids » et enfermé dans les cellules du commandement de la 16ème division d’infanterie à Nyala où j’ai passé dix mois et sept jours en détention. J’ai subi tous types de tortures, des coups, la faim et la soif. À cause de la torture, ma vue s’est détériorée et j’en souffre jusqu’à ce jour. J’ai été traduit devant le tribunal consultatif de la 16ème division d’infanterie et condamné à huit ans d’incarcération. On m’a transféré à la prison de Korea à Nyala. Les conditions y étaient difficiles. J’ai demandé à y être soigné mais sans résultat. Un an et trois mois après la chute du régime (d’al-Bachir), j’ai été libéré. Je suis retourné immédiatement dans les territoires libérés pour continuer la lutte dans le Mouvement de l’ASL sous le commandement de Abdel Wahed Mohammad Ahmad al-Nour. 

Jusqu’à ce jour, je souffre encore des yeux et je recherche des soins, espérant un jour avoir de l’aide et récupérer ma vue.

Abdel Wahed Abdulla
Adam Youssef

Au nom de Dieu le Clément et le Miséricordieux
Louange à Dieu, prière et paix sur le plus honorable des messagers

École : Lycée de Kidingir
Première classe élémentaire
Etat du Dafour-Sud
Habitant de la localité de « Fiena »

Cette photo est belle et appropriée. Nous vous remercions beaucoup.
J’aimerais partir avec vous, mais les conditions sont difficiles. Je vous demande de nouveau de l’aide. Si Dieu le veut, vous arriverez en toute sécurité, les conditions sont difficiles, je n’ai même pas d’argent pour mon repas.

Dans le Jebel Marra, nous menons une vie agréable. Il y a beaucoup de fruits de toutes sortes. J’aimerais qu’on mène ensemble une belle vie heureuse.


Je vous souhaite également une heureuse et belle vie et que la paix soit avec vous.


Dieu merci, vous êtes venu nous rendre visite, c’était une belle visite.
J’aimerais apprendre l’anglais et que la paix soit avec vous.

D-7-4

Poême * : Terre du Darfour

Ô terre du Darfour, salut et paix à toi

Salut à toi, ô gardien des contrées et des frontières

Retournez à notre terre pour la refaire revivre avec nos bras

Allons nous retrouver autour du chef courageux, porteur de la Cause

Allons fonder instituts et écoles

Allons chanter dans notre langue maternelle

*Air chanté dans les écoles

Rikos Yahia Limog Kee

École de Tora-Tonga

Dar (maison) notre maison

Dar Darfour

Nous y sommes nés

Et nous y resterons

Je porterai toujours le nom de ma tribu, emblème, honneur, gloire et fierté

Dar-na (notre maison) , nous te ferons couronne sur nos têtes, malgré la conspiration des ennemis

L’alphabet de la langue « Four »

a a b d g e h I t c m h R na j k u ū y w r s o p z

D-17-3
Ikram Abkar Abdulla Tom

Ikram Abkar Abdulla Tom

Résidence : Tora-Tonga

Niveau d’études : baccalauréat soudanais

Profession : indépendante

En 2004, j’ai été déplacée de « Torra » et actuellement, je vis à «Tora-Tonga ».
Mon premier mari a été tué dans un combat lors d’une attaque dans la région.
J’ai quatre enfants, deux filles et deux garçons. Je me suis remariée et mon deuxième époux est membre du Mouvement de l’ALS, sous le commandement d’Abdel Wahed Muhammad Ahmad al-Nour. 

Ce mouvement a été créé pour réaliser les aspirations des marginalisés et pour l’avenir du peuple. 

Nous désirons le soutenir et faire du bénévolat afin d’atteindre les objectifs de la révolution. 

Nous, en tant que citoyens, nous nous sentons en sécurité au sein de ce mouvement qui nous protège.

Mohamad Bahr al-Dabis Ahmad

Mener une vie naturelle

Localité de Tora-Tonga

La vie est extrêmement difficile

Abkar Abdulla Joma’a al-Ahmad

Résidence : Tora-Tonga


Métier : fermier

Je suis marié à quatre femmes et j’ai cinq enfants. Nous sommes actuellement opprimés en raison de l’insécurité au Darfour, des massacres perpétrés, de l’absence d’enseignement et du manque d’aménagement des rues. Tous les services manquent à cause du gouvernement soudanais qui a marginalisé les régions du Darfour, Jebel Marra, les monts Nouba, le Nil Bleu et l’Est du Soudan. 

Depuis l’indépendance du Soudan, le gouvernement, devenu centralisé, n’a pas permis aux régions de partager le pouvoir. Nous sommes actuellement au sein du Mouvement de l’ALS. Les principes du Mouvement sont à l’image de nos revendications en tant que citoyens du Jebel Marra et de celles du peuple dans les villes, comme par exemple la protection des citoyens et de nos terres. Nous demandons à la Cour Pénal International de juger ceux qui sont impliqués dans les crimes de guerre au Darfour, au Nil Bleu et aux Monts Nouba, c’est une revendication populaire au Darfour.

Abdulla Abkar Abdulla

Né en 1991 à Goralambei

Niveau d’études : école de Goralambei, puis Zalingei, et institut supérieur de l’université de la ville d’al-Geneina

Faculté de l’information, spécialisation presse et édition.

Les raisons qui m’ont empêché de poursuivre mes études sont les politiques appliquées par le régime du dictateur. Elles divisent le peuple soudanais en clans. La raison principale qui a conduit à la fermeture de l’université était le conflit entre les « Masalits » et les Arabes, attisé par le gouvernement soudanais.

En toute franchise, je dis que nous n’accepterons ni le régionalisme, ni le tribalisme, ni le racisme, car ce pays est celui de la citoyenneté et l’égalité pour tous. 

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Mohamad Abdul Majid (alias Khotowat)

Né en 1991 à Tora-Tonga.

J’ai étudié dans les écoles de Tora-Tonga / Je me suis diplômé en 2015 de l’Université d’Omdurman, faculté d’économie, département de sociologie et d’anthropologie.

J’ai travaillé lors de mes études avec le Front Populaire Uni (UPF). Elle est la branche politique du Mouvement de l’ALS sous le commandement de Abdel Wahed al-Nour. Et suivant les règles de ce système, j’ai été surnommé à l’époque Khotowat.

Avant d’atteindre l’âge adulte, j’avais l’intention d’appartenir à un mouvement rebelle et ce Mouvement est comme inné pour nous. J’étais cadre organisationnel à l’université. Actuellement je suis dans le Mouvement de l’ALS  sous le commandement de Abel Wahed. J’y travaille en qualité de coordinateur général pour les affaires humanitaires avec les organisations.

Car les habitants du Jabel Marra , en particulier, endurent le manque de tous les services  vitaux, comme partout au Darfour.

Le Mouvement a été créé car tout le monde a été marginalisé. Il lutte contre l’injustice et a des principes, des objectifs et des revendications pour obtenir ce dont nous sommes privés. Il cherche à réaliser son programme jusqu’au jour où le Soudan sera guidé par un gouvernement démocratique libéral.

De mes citations :

1/ Le Soudan est l’enseignant des peuples, son peuple doit obtenir sa liberté.

2/ Le Soudan est multiethnique, la pluralité et la diversité sont la source de la force du peuple.

3/ Ainsi sera la lutte jusqu’à ce que la justice règne au sommet des montagnes.

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Madil Kirrô Musa Angir)

Au nom de Dieu le Clément et le Miséricordieux

21/12/2021

La langue des Fours

Nom : Madil Kirrô Musa Angir

Métier : Enseignant à l’institut du développement de la langue Four
Nous travaillons pour le développement de la langue Four jusqu’à ce qu’elle soit reconnue à l’instar d’autres langues.

J’ai rejoint le Mouvement de l’ALS en 2007 afin de rendre justice aux victimes, aux personnes âgées, aux enfants, aux orphelins et aux veuves.

Né en 1991, à Tora-Tonga / Darfour-Central / Wadi Saleh.
Actuellement déplacé dans le camp « Kalima » de Blil au Sud-Darfour

Shams-Eddine Adam Ahmad

Résident à « Bnoussi »

Et je me fiche de la façon dont je meurs ou grandis, je veux juste obtenir la liberté, je me bats pour obtenir la liberté merci et je veux tuer tous ceux qui tuent ma nation.

Je souhaite la liberté pour tous

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Yahya Ali Idriss Abdulla

Résident à « Coulobary» au sud du Jebel Marra

Métier : Commerçant
Revenu journalier : 2000 livres soudanaises (soit environ 4,28€)

Comment expédier les marchandises ?

Elles sont expédiées chaque semaine à travers les montagnes sur le dos des ânes, toutes sortes de marchandises : sucre ; farine ; cigarettes et des denrées alimentaires.

Nous travaillons dans les zones contrôlées par le Mouvement de l’ALS sous le commandement d’Abel Wahed Mohamad Ahmad al-Nour. Nous avons préféré travailler dans ces zones qui assurent la liberté, la justice et l’égalité sans aucune distinction. Nous voulons également que la plupart des besoins nécessaires soient assurés pour toutes les communautés par les organisations humanitaires.

 Nous espérons aussi que la justice sera rendue sans aucune discrimination dans toutes les régions de l’État soudanais.

Ihssan Faïssal Issa Daraja

Résidence : « Dirbat » à l’Est du Jebel Marra.
Résidence actuelle : Tora-Tonga.
En 2020, j’ai été violée à Dirbat à l’Est du Jebel Marra par des membres de l’armée soudanaise appartenant au commandement de la 64ème division d’infanterie.

Après le viol, on m’a tiré dans les jambes, les balles m’ont blessé et mon pied droit a été amputé. Un mois après le viol, j’ai eu des signes de grossesse, le médecin m’a confirmé que j’étais enceinte suite à cet acte ignoble. 

J’ai mis au monde une fille et je l’ai appelée Abrar. C’est pourquoi je demande aux gens bienveillants des dons pour une prothèse de pied afin de pouvoir mener ma vie d’une manière normale. 

Je revendique aussi la justice, la liberté et la restitution de tous les droits aux victimes et aux opprimés.

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Les évènements du Darfour

Au nom de Dieu le Clément et les Miséricordieux

Il y a eu au Darfour de nombreux événements qui ont généré un grand nombre de déplacés, de réfugiés et des milliers de victimes tuées ou blessées.

À « ‘adwa », il y a eu également plus de cent victimes : tuées, blessées, déplacées ou réfugiées.

Dans la zone de Homeira et de Hamada Abu Hamra, il y a eu aussi des événements douloureux tels que des destructions de village, des centaines de morts et de blessés, des viols, et le pillage des biens appartenant aux déplacés et aux réfugiés.
Tout cela s’est produit entre 2002 et 2021. Et jusqu’à présent ces violations continuent. Les organisations des Nations Unies et en particulier celles des droits de l’Homme doivent mettre des limites à cela et engager un programme pour protéger les civils du Darfour.

Mazaher Mohamad Abou el-Qassem Fadel Mansour Hamza’a et Mazid Mohamad Aboul-Qassem Fadel

Au nom de Dieu le Clément et le Miséricordieux
Nom: Mazaher Mohamad Abou el-Qassem Fadel Mansour Hamza’a
Résidence: Mershing
Quartier de Sham al-Nassim
École « al-Zahra’a » 6ème classe de la section élémentaire pour filles
Et nous nous rencontrons dans des occasions joyeuses

Nom : Mazid Mohamad Aboul-Qassem Fadel

4ème classe
École de « Tonker » mixte

Je souhaite (à mon frère Mazid) la pleine réussite
J’aimerai devenir dentiste
J’aime ma mère, mon père, ma sœur, mon frère et mes copines à l’école.

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Ammar Issa Is-haq - dirigeant au sein du Mouvement de l’ALS sous le commandement d’Abel Wahed Mohamad Amad al-Nour.

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Je suis Ammar Issa Is-haq – dirigeant au sein du Mouvement de l’ALS sous le commandement d’Abel Wahed Mohamad Amad al-Nour.

J’ai rejoint le Mouvement car c’est un mouvement national, politique et militaire créé afin de réaliser les objectifs aspirant à reconstruire l’État soudanais sur une base laïque, démocratique, libérale et fédérale suivant la vision de l’égalité citoyenne comme critère unique pour obtenir les droits, accomplir les devoirs, garantir les droits de l’Homme, assurer les libertés publiques et l’état de droit conformément aux conventions et aux chartes régionales et internationales.

Le Mouvement vise à établir un véritable système gouvernemental fédéral dans lequel les régions du Soudan se rejoindront volontairement sur la base de règles qui définiront les relations entre le gouvernement fédéral et les gouvernements régionaux et qui appliqueront les principes de justice et de démocratie.

Actuellement je vis avec ma famille dans les zones libérées et nous sommes heureux d’être en compagnie des révolutionnaires pour poursuivre notre chemin.

Nous souhaitons au Mouvement de l’ALS le succès et la réussite car il est le seul qui pourra conduire le Soudan à l’abri des conflits sur la base de ses principes et grâce à la détermination totale de son commandement, de son armée et de son peuple qui le soutient.
En conclusion, nous lui adressons nos remerciements et considérations.

D’autre part, un petit aperçu sur ma famille : ma chère épouse Hayat Mohamad, qui est « ma vie », ma grande fille Shajan, mon fils Hamouda et ma petite Shayma’. Je leur souhaite le succès et la réussite, si Dieu le veut, ainsi qu’une vie prospère dans un Soudan de paix et de sécurité accueillant tout le monde.

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Salah Ismaïl Issa alias « Afseco »

Mouvement de l’ALS

Nom : Salah Ismaïl Issa alias « Afseco »

Né le 3/5/1977 – Localité de Mara

J’ai rejoint le Mouvement en 2003 et j’y suis actuellement le chef du département d’entraînement et de formation des forces du Mouvement de l’ALS. Je continuerai ma lutte jusqu’à la réalisation de nos objectifs et des revendications du peuple pour un pays accueillant tout le monde et respectant les droits, les devoirs et la liberté d’opinion et de culte. Un pays séparant la religion des institutions étatiques. 

Un État fédéral et démocratique, respectant toutes les langues et dialectes, sans discrimination, les droits de l’Homme et les conventions internationales et régionales ; un État où règne le droit.

Is-haq Adam Abdul Karim Abdulla et épouse Reqieh Idriss Younes

J’habite à Gorlambei.

Nous cultivons des pommes de terre, mais pour moi l’agriculture n’est qu’une partie de mes divers métiers.

Ma sœur Shadia Adam Abdul Karim Abdulla et moi, nous sommes nés à Gorlambei

Je travaille en indépendant.

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Ammar Moussa Ali Abdul Rahman Abdulla

Les principes : Liberté, Paix et Démocratie

Regarde le frère Ammar Moussa Ali Abdul Rahman Abdulla
Né en 1956 et jusqu’à ce jour marginalisé.

Alors que j’étais à la mosquée, les « Janjawids » ont attaqué « alkhalawah » (lieu où l’on étudie le Coran) puis incendié le quartier. Nous sommes alors partis pour la ville.
Nous avons appris l’existence du Mouvement et avons décidé de le rejoindre en 2003.
Nous sommes en lutte jusqu’à ce jour et nous combattrons jusqu’à la libération.

Les revendications du Mouvement :
– établir un État laïc, libéral, fédéral et démocratique,
– faire régner la liberté d’expression et de croyance, ainsi que les libertés individuelles.
– en finir avec toutes ces absurdités et transmettre au monde entier notre message.
Je ne me rendrai pas et nous ne signerons aucun accord tant que les revendications du peuple ne seront pas satisfaites.

Halima Abdulla Adam

Métier : Fermière.

Je pratique divers types de cultures comme les oranges, les pommes, « le bombay », les pommes de terre, les oignons, etc.
Ainsi que des légumes comme la roquette, les radis, les tomates et la goyave.

En automne, nous semons les céréales. Ainsi va la vie au Darfour.

Nous récoltons aussi en automne les fèves, les lentilles et les piments.

Nous demandons à Dieu de procurer la santé, avec toute notre amitié et nos remerciements.

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Tina Yïa Tomani Ki

Âge : 20 ans

Métier : enseignante à l’école de Tora-Tonga

Dans notre pays, nous visons à réhabiliter et à développer notre langue.

Il y a des gens qui cherchent à modifier démographiquement le Darfour.

Nous ne céderons pas un pouce de nos terres malgré la sévérité des malheurs.

Tina Yïa Tomani Ki

Au nom de Dieu le Clément et le Miséricordieux

Résidence : Tora-Tonga

Nous vous remercions beaucoup de votre aimable visite.

Nous travaillons à réhabiliter notre langue maternelle le Four.

Nous travaillons aussi à reconstruire le Soudan, détruit par la guerre, et nous le ferons revivre comme avant.

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Ola Abdul Jabbar

Au nom de Dieu le Clément et le Miséricordieux

L’Institut du développement de la langue Four à Tora-Tonga

J’ai rejoint le Mouvement de l’ALS afin de restaurer tous les droits violés par le gouvernement soudanais et les “Janjawids”.
Ma localité est le village de Zara , au Darfour-central , Dar Kobra.

Nous prions Dieu en souhaitant qu’il permette à vos yeux de savourer la nature du Jebel Marra, le paradis sur terre.

Soyez protégés pour toujours.

Sheikh Mohamad Idriss Sharaf Eddine

Il habitait le quartier de « Bley » à « Fiena ». 

Il a été attaqué par le gouvernement et les Janjawids, qui lui ont volé deux dromadaires, quatre vaches et également pillé tous ses biens.

 Il a fui avec sa famille dans les montagnes vers les grottes du village d’Aya où il s’est installé jusqu’à l’établissement de conditions sécuritaires stables après le départ des forces gouvernementales et des Janjawids. Alors, il est retourné à « Fiena » et travaille depuis comme fermier. 

 Depuis 2004, à chaque fois que le gouvernement et ses milices les attaquent avec les avions Antonov et l’artillerie, il retourne avec sa famille dans les grottes des montagnes, sans nourriture ni abri. Il est marié à 3 femmes et a 22 enfants.

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Yacub Adam Abdul Nafe’e

Membre du conseil pédagogique de l’école de Tora-Tonga.

Les écoles souffrent d’un manque de moyens pour assurer les salaires des enseignants, l’entretien et la construction des salles de classe, des bureaux et des réserves.

Nous sommes aussi dans l’incapacité de fournir de l’eau potable, à disposer de toilettes et d’installations sanitaires.

Ajoutons à cela également le manque de supports et de moyens tels que les livres, les vêtements, les bancs, les stylos, les règles, etc.